Les bases de l'intelligence
Réf. blog : PI4 - Date de mise à jour : 08-01-2020
Considérons
une jeune femme que nous appellerons Léa.
Léa
travaille en entreprise et sa direction vient de lui proposer le
poste de responsable de la filiale anglaise.
Pourtant Léa n'a
encore pris la décision d'accepter; elle réfléchit. Elle
pèse le pour et le contre.
A
partir de quel process Léa prendra-t-elle cette décision ?
Pour
simplifier les choses, nous supposerons que Léa n'est pas influencée
de manière biaisée par ses sentiments ou encore ses principes.
En
effet, les expériences passées de Léa sont certes importantes dans
le traitement de l'information. Cependant, ces informations sont
souvent biaisées par des principes d'éducation, des expériences
négatives ou positives passées, des émotions vives.
Ici,
nous supposons simplement que Léa n'a pas de « biais »
dus à cela, donc que la jeune femme prendra sa décision en se
basant seulement sur des « faits ».
L’intelligence
est d'abord l’aptitude à élaborer de nouvelles idées
La
réflexion de Léa est donc un traitement « pur » de
l’information, sans tenir compte de son expérience subjective
(comme par exemple « je déteste la Grande-Bretagne»), et sans
coloration émotive.
Dans ce cadre, Léa va imaginer diverses
possibilités de décision.
Par
exemple, ses diverses réflexions pourront être les « faits »
suivants :
« il
va falloir déménager, changer les enfants d’école »,
« mon
mari devra trouver un poste »,
«
un tel poste nécessitera un investissement important en temps »,
« je
souhaite avoir du temps pour ma famille »,
« il
va falloir se refaire de nouveaux amis »,
« il
est peut-être mieux pour ma carrière d’attendre qu’un poste sur
Paris se libère »
etc.
Léa
va alors pondérer toutes ces informations, positivement ou
négativement, en termes de valorisation à gagner ou perdre, afin
d’estimer la valorisation de la décision finale.
La
décision qui sera choisie sera celle qui obtiendra la plus forte
valorisation (ou la plus faible dévalorisation).
Il
y aura décision d’accepter la proposition faite si, au total, le
choix « j’accepte » semble plus valorisant que le choix
« je n’accepte pas ».
Cette
aptitude de traitement sur de
multiples informations s’appelle « l’intelligence ».
L’intelligence est donc l’aptitude à élaborer une
« décision », ou plus généralement, de nouvelles
idées, par le traitement des informations perçues en « entrée ».
Les
déformations de notre traitement intelligent
Cependant,
en pratique, notre cerveau réalise plusieurs «déformations »
successives des informations qui nous entourent.
La première
déformation réside dans la perception des informations :
Certains, plus observateurs, perçoivent plus d'informations
concrètes. D'autres, plus sensibles, percevront plus facilement les
informations « non-dites » provenant d'une autre personne
(il est stressé, joyeux, il cache quelque chose, etc.).
Une
autre déformation de l'information s'effectue par nos émotions
: Nos émotions peuvent amplifier l'importance d'une information,
et nous pousser à prendre des décisions que nous pourrions
regretter ensuite.
Enfin, nos « principes » acquis
déforment aussi la valeur des informations perçues. Par
exemple, certains accordent de l'importance à un environnement
verdoyant, d'autres pas du tout.
Notons enfin que le terme de
« déformation » est à prendre au sens large, car à la
base, l'évolution des espèces a créé ces « déformations »
pour nous aider ! Par exemple, en exagérant l’importance
d’un bruit, un animal peut échapper à son prédateur.
Association
et comparaison
Revenons
maintenant au traitement « pur » des informations, en
faisant abstraction des déformations. En quoi consiste ce
« traitement pur » qui permet au final d'obtenir une
« nouvelle » information (décision, nouvelle idée)
?
En réalité, l'intelligence est basée essentiellement sur
l'aptitude de notre cerveau à faire intuitivement des associations
d'idées et des comparaisons d'idées.
Cela s'appuie en
particulier sur une propriété des réseaux neuronaux à renforcer
les connexions entre neurones lorsque ceux-ci sont sollicités
simultanément (c'est la « loi de Hebb »).
Par
exemple, si vous voyez la mer, cela vous fera immédiatement penser
au soleil, aux vacances : c'est une association d'idée.
Et
si vous voyez simultanément deux animaux différents, par exemple un
chien et un éléphant, vous percevrez leurs points communs :
une tête, un tronc, 4 pattes. Ainsi, vous avez fait une comparaison
intuitive.
Intelligences
synthétique et analytique
En
pratique, l'intelligence des personnes se distingue par la façon
dont le traitement est réalisé pour obtenir la « nouvelle »
information.
En
effet, certains seront capables de traiter une très grande quantité
d’informations simultanément. D'autres, seront plus à l'aise
pour traiter des informations deux à deux, mais ils seront capables
d'en tirer plus de nouvelles informations.
Pour cette raison,
on distingue 2 grandes catégories d'intelligence (que nous
possédons tous, avec généralement l'une qui prédomine sur
l'autre) :
L'
intelligence de déduction C'est
un traitement « quantitatif » : A partir d’un
grand nombre d’informations ou d'idées initiales reçues, et
apparemment disparates, on est capable de déduire intuitivement de
nouvelles informations.
Cette faculté à déduire des
informations à partir d’un grand nombre d’informations reçues
est couramment appelée « logique », « déduction »
, « synthèse » ou « intelligence
synthétique ».
C'est
une intelligence très associative. Par exemple, c'est ce type
d'intelligence qui permet de comprendre rapidement en classe, de
trouver rapidement une panne, etc. C'est aussi l'intelligence de
Sherlock Holmes, qui, à partir d'indices disparates, peut
reconstruire une histoire.
L'intelligence
d'induction
C'est
un traitement «qualitatif » : Avec très peu d'informations
ou d'idées initiales reçues, on est capable d’effectuer un
traitement de « qualité », fin, pointu, pertinent,
analytique. Il convient de noter que chaque « idée initiale
» peut être néanmoins liée à un grand nombre d'informations. Par
exemple, le mot « chien » regroupe un grand nombre
d'informations.
Cette intelligence se distingue en particulier
lorsque ces idées initiales se ressemblent, semblent « presque »
identiques.
On l’appellera « induction »,
« analyse », ou « intelligence analytique ».
C'est
une intelligence très comparative, et c'est elle qui nous permet de
créer des concepts. Ainsi, en reprenant l'exemple donné plus
haut : le chien et l'éléphant ont des points communs (une
tête, un tronc, 4 pattes, …), ce qui nous permet de créer le
concept de « mammifères ».
Bien évidemment, nous
utilisons en permanence ces deux sortes d'intelligence, par une sorte
de va-et-vient entre elles (association, comparaison, association,
comparaison etc.)
En
définitive, on pourra retenir que :
L'intelligence
synthétique est « l'aptitude
à voir intuitivement la ressemblance entre de nombreuses idées à
priori différentes».
L'intelligence
analytique est « l'aptitude
à voir intuitivement la différence entre un petit nombre d'idées à
priori identiques ».
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